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    Ma rencontre avec Dimitri Bortnikov eut lieu dans une bibliothèque amie. Un jour, j’y choisis un livre dont le titre me faisait penser à Aragon  ("On avait mis les morts à table…")  et puis son auteur était Russe. Toujours mon attirance pour l’âme Slave, aux confins de la poésie, du malheur et de la folie…

     

      L’écriture de Dimitri Bortnikov est forte, étrange, difficile. Ici aucune mélodie, mais des syncopes, des hachures, des phrases torturées. Des fulgurances aussi, des combinaisons poétiques.

    Paris et la steppe Russe s’entremêlent, les vivants et les morts cohabitent dans le monde de Dim, les morts qu’il a connus mais aussi les morts de l’Histoire… L’esprit de Dim ne connaît pas de limites, de contraintes, les vivants, les morts, hier et aujourd’hui se mélangent.

    Si vous n’êtes pas rebuté par la forme de ce roman halluciné, vous ressentirez un lien très fort avec l’auteur et sa vision de la vie, de la mort, vous serez habité par cet esprit complexe et torturé, finalement profondément humain, et deviendrez vous-même un atome dans l’univers de Dim, pour qui la flèche du temps n’existe pas…

     

    Nota: Repas de morts est le premier livre écrit en Français par Dimitri Borntnikov 

     

     


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  • l'apocalypse selon Embrun - stephanie hochet

    Il s’agit de l’histoire fascinante d’Embrun, narrée au fil de chapitres aux noms évocateurs (genèse, évangile, apocalypse…). S. Hochet utilise une écriture fluide et maîtrisée et possède un humour très fin. Ce récit oscille entre roman et conte, surtout lorsqu’il flirte avec l’irrationnel (les « voix »  entendues par Embrun…) et fourmille de réflexions intéressantes.

     

    Embrun, esprit torturé (et torturant) logé dans un corps chétif qui d’ailleurs ne grandira pas, est le mal  incarné. Elle fait penser à un morceau de charbon, sombre et malodorant, qui salit tout se qui s’en approche. Embrun s’emploie à détruire toutes les personnes qui s’intéressent à elle, son beau-père,  son oncle, son institutrice, les enfants de son entourage et de façon générale les plus faibles. Mais elle se focalise tout particulièrement sur Anne, sa mère, qui souhaiterait avoir un autre enfant mais n’y parvient pas.

    Seuls trouvent grâce à ses yeux un gros chat et M. Agon un vieil instituteur morbide et dictatorial qu’elle souhaiterait même « choisir » comme père.

    Embrun finit par être internée en hôpital psychiatrique où elle continue ses méfaits, tandis que sa mère, libérée d’Embrun, tombe enfin enceinte mais vit cette grossesse perturbée par des pensées violentes et un sentiment d’étrangeté.

     

     


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