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Par Senta. le 10 Mars 2013 à 00:30
Prière à Vladimir MAÏAKOVSKI
Donne-moi l’énergie, l’envie de créer,
Je gribouille en couleurs, tu ciselais des pensées,
Donne-moi ta révolte,
Fiévreux mélange de colère et de sincérité,
Donne-moi courage et volonté,
L’éclat de ton regard singulier,
Donne-moi des images et des vers, des formes et des idées,
Que je malaxerai sur une toile bienveillante,
La flamme de ma bougie pourrait, je le sens, tout embraser,
S’il te plait, viens m’aider.
Ce texte participe au jeu d'écriture de mars 2013 organisé par la Petite Fabrique d’Ecriture
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Par Senta. le 14 Avril 2012 à 15:22
Frère Jacques,
Frère Jacques.....Émile VERHAEREN (1855-1916)
(Recueil : Les blés mouvants)A Pâques
Frère Jacques, frère Jacques,
Réveille-toi de ton sommeil d'hiver
Les fins taillis sont déjà verts
Et nous voici au temps de Pâques,
Frère Jacques.
Au coin du bois morne et blêmi
Où ton grand corps s'est endormi
Depuis l'automne,
L'aveugle et vacillant brouillard,
Sur les grand-routes du hasard,
S'est promené, longtemps, par les champs monotones ;
Et les chênes aux rameaux noirs
Tordus de vent farouche
Ont laissé choir,
De soir en soir,
Leur feuillage d'or mort sur les bords de ta couche.
Frère Jacques,
Il a neigé durant des mois
Et sur tes mains, et sur tes doigts
Pleins de gerçures ;
Il a neigé, il a givré,
Sur ton chef pâle et tonsuré
Et dans les plis décolorés
De ta robe de bure.
La torpide saison est comme entrée en toi
Avec son deuil et son effroi,
Et sa bise sournoise et son gel volontaire ;
Et telle est la lourdeur de ton vieux front lassé
Et l'immobilité de tes deux bras croisés,
Qu'on les dirait d'un mort qui repose sous terre.
Frère Jacques,
Hier au matin, malgré le froid,
Deux jonquilles, trois anémones
Ont soulevé leurs pétales roses ou jaunes
Vers toi,
Et la mésange à tête blanche,
Fragile et preste, a sautillé
Sur la branche de cornouiller
Qui vers ton large lit de feuillages mouillés
Se penche.
Et tu dors, et tu dors toujours,
Au coin du bois profond et sourd,
Bien que s'en viennent les abeilles
Bourdonner jusqu'au soir à tes closes oreilles
Et que l'on voie en tourbillons
Rôder sur ta barbe rigide
Un couple clair et rapide
De papillons.
Pourtant, voici qu'à travers ton somme
Tu as surpris, dès l'aube, s'en aller
Le cortège bariolé
Des cent cloches qui vont à Rome ;
Et, leurs clochers restant
Muets et hésitants
Durant ces trois longs jours et d'angoisse et d'absence,
Tu t'éveilles en écoutant
Régner de l'un à l'autre bout des champs
Le silence.
Et secouant alors
De ton pesant manteau que les ronces festonnent
Les glaçons de l'hiver et les brumes d'automne,
Frère Jacques, tu sonnes
D'un bras si rude et fort
Que tout se hâte aux prés et s'enfièvre aux collines
A l'appel clair de tes matines.
Et du bout d'un verger le coucou te répond ;
Et l'insecte reluit de broussaille en broussaille ;
Et les sèves sous terre immensément tressaillent ;
Et les frondaisons d'or se propagent et font
Que leur ombre s'incline aux vieux murs des chaumières ;
Et le travail surgit innombrable et puissant ;
Et le vent semble fait de mouvante lumière
Pour frôler le bouton d'une rose trémière
Et le front hérissé d'un pâle épi naissant.
Frère Jacques, frère Jacques
Combien la vie entière à confiance en toi ;
Et comme l'oiseau chante au faîte de mon toit ;
Frère Jacques, frère Jacques,
Rude et vaillant carillonneur de Pâques.
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Par Senta. le 31 Mars 2012 à 17:48
C’est aujourd’hui et c’est hier,
Printemps, automne, ciel noir ou clair,
Le vent angoisse ou rafraîchit,
Selon l’humeur, selon l’envie…
Je me promène entre les tombes,
Vivants et morts forment une ronde
Et musardent dans mon esprit;
Sans me parler ils me sourient…
Demain SERA certainement,
Autre aujourd’hui, futur d’avant,
La flèche du temps n’existe pas,
Tout est lié, ici, là-bas…
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Par Senta. le 12 Février 2012 à 18:02
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie,
Ô le chant de la pluie !
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?...
Ce deuil est sans raison.
C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !Paul Verlaine
Ce texte est extrait du recueil Romances sans paroles (1874)
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Par Senta. le 30 Décembre 2011 à 15:47
Je connais chaque pierre de ce chemin,
Chemin d’enfance, pavés anciens,
Je connais chaque pierre de ce chemin,
Une vie faite de menus riens,
Je connais chaque pas sur ce chemin,
Chemin glissant, rêves lointains,
Je connais chaque pas sur ce chemin,
L’attente est forte, vive demain,
Je connais chaque rêve de ce chemin,
Rêve de bonheur, de grand destin,
Je connais chaque rêve de ce chemin,
La vie est longue, l’espoir sans fin,
J’ai goûté l’avenir sur ce chemin,
Amours heureuses, ou bien chagrins,
J’ai goûté l’avenir sur ce chemin,
J’ai vécu... mais renaîtrais bien !
Voici un lien vers d'autres lieux envoûtants: Endroits envoûtants (2): Parcours magique
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