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Il s’agit de l’histoire fascinante d’Embrun, narrée au fil de chapitres aux noms évocateurs (genèse, évangile, apocalypse…). S. Hochet utilise une écriture fluide et maîtrisée et possède un humour très fin. Ce récit oscille entre roman et conte, surtout lorsqu’il flirte avec l’irrationnel (les « voix » entendues par Embrun…) et fourmille de réflexions intéressantes.
Embrun, esprit torturé (et torturant) logé dans un corps chétif qui d’ailleurs ne grandira pas, est le mal incarné. Elle fait penser à un morceau de charbon, sombre et malodorant, qui salit tout se qui s’en approche. Embrun s’emploie à détruire toutes les personnes qui s’intéressent à elle, son beau-père, son oncle, son institutrice, les enfants de son entourage et de façon générale les plus faibles. Mais elle se focalise tout particulièrement sur Anne, sa mère, qui souhaiterait avoir un autre enfant mais n’y parvient pas.
Seuls trouvent grâce à ses yeux un gros chat et M. Agon un vieil instituteur morbide et dictatorial qu’elle souhaiterait même « choisir » comme père.
Embrun finit par être internée en hôpital psychiatrique où elle continue ses méfaits, tandis que sa mère, libérée d’Embrun, tombe enfin enceinte mais vit cette grossesse perturbée par des pensées violentes et un sentiment d’étrangeté.
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Ce très beau poème a été mis en musique par Leo Ferré
IL N'AURAIT FALLU
Louis Aragon - 1956
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immensité
Des choses humaines
Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air
Rien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épaule
Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers
Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon coeur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
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Ciel de miel. Ciel d’automne.
Silence. Apaisement....
Ciel de septembre
Ciel roux. Ciel de septembre.
De la pourpre et de l’ambre
Fondus en ton brouillé.
Draperie ondulante
Où le soleil se plante
Comme un vieux clou rouillé.
Flots teintés d’améthyste.
Ecumes en batiste
Aux légers falbalas.
Horizon de nuées
Vaguement remuées
En vaporeux lilas.
Falaises jaunissantes.
Des mûres dans les sentes,
Du chaume dans les champs.
Aux flaques des ornières,
En lueurs prisonnières
Le cuivre des couchants.
Aucun cri dans l’espace.
Nulle barque qui passe.
Pas d’oiseaux aux buissons
Ni de gens sur l’éteule.
Et la couleur est seule
À chanter ses chansons.
Apaisement. Silence.
La brise ne balance
Que le bruit endormant
De la mer qui chantonne.
Ciel de miel. Ciel d’automne.
Silence. Apaisement.
Jean RICHEPIN
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Epigramme
Le Lieutenant Criminel et Samblançay
Clement Marot - 1527
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