• l'apocalypse selon Embrun - stephanie hochet

    Il s’agit de l’histoire fascinante d’Embrun, narrée au fil de chapitres aux noms évocateurs (genèse, évangile, apocalypse…). S. Hochet utilise une écriture fluide et maîtrisée et possède un humour très fin. Ce récit oscille entre roman et conte, surtout lorsqu’il flirte avec l’irrationnel (les « voix »  entendues par Embrun…) et fourmille de réflexions intéressantes.

     

    Embrun, esprit torturé (et torturant) logé dans un corps chétif qui d’ailleurs ne grandira pas, est le mal  incarné. Elle fait penser à un morceau de charbon, sombre et malodorant, qui salit tout se qui s’en approche. Embrun s’emploie à détruire toutes les personnes qui s’intéressent à elle, son beau-père,  son oncle, son institutrice, les enfants de son entourage et de façon générale les plus faibles. Mais elle se focalise tout particulièrement sur Anne, sa mère, qui souhaiterait avoir un autre enfant mais n’y parvient pas.

    Seuls trouvent grâce à ses yeux un gros chat et M. Agon un vieil instituteur morbide et dictatorial qu’elle souhaiterait même « choisir » comme père.

    Embrun finit par être internée en hôpital psychiatrique où elle continue ses méfaits, tandis que sa mère, libérée d’Embrun, tombe enfin enceinte mais vit cette grossesse perturbée par des pensées violentes et un sentiment d’étrangeté.

     

     


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  • Jardin-juin.jpg

    Ce très beau poème a été mis en musique par Leo Ferré


    IL N'AURAIT FALLU
    Louis Aragon - 1956


    Il n'aurait fallu
    Qu'un moment de plus
    Pour que la mort vienne
    Mais une main nue
    Alors est venue
    Qui a pris la mienne

    Qui donc a rendu
    Leurs couleurs perdues
    Aux jours aux semaines
    Sa réalité
    A l'immensité
    Des choses humaines

    Moi qui frémissais
    Toujours je ne sais
    De quelle colère
    Deux bras ont suffi
    Pour faire à ma vie
    Un grand collier d'air

    Rien qu'un mouvement
    Ce geste en dormant
    Léger qui me frôle
    Un souffle posé
    Moins une rosée
    Contre mon épaule

    Un front qui s'appuie
    A moi dans la nuit
    Deux grands yeux ouverts
    Et tout m'a semblé
    Comme un champ de blé
    Dans cet univers

    Un tendre jardin
    Dans l'herbe où soudain
    La verveine pousse
    Et mon coeur défunt
    Renaît au parfum
    Qui fait l'ombre douce

    Il n'aurait fallu
    Qu'un moment de plus
    Pour que la mort vienne
    Mais une main nue
    Alors est venue
    Qui a pris la mienne


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  • Ciel de miel. Ciel d’automne.
    Silence. Apaisement.
    ...

    Ciel de septembre

    PICT1020

    Ciel roux. Ciel de septembre.
    De la pourpre et de l’ambre
    Fondus en ton brouillé.
    Draperie ondulante
    Où le soleil se plante
    Comme un vieux clou rouillé.
     

    Flots teintés d’améthyste.
    Ecumes en batiste
    Aux légers falbalas.
    Horizon de nuées
    Vaguement remuées
    En vaporeux lilas.

    Falaises jaunissantes.
    Des mûres dans les sentes,
    Du chaume dans les champs.
    Aux flaques des ornières,
    En lueurs prisonnières
    Le cuivre des couchants.

    Aucun cri dans l’espace.
    Nulle barque qui passe.
    Pas d’oiseaux aux buissons
    Ni de gens sur l’éteule.
    Et la couleur est seule
    À chanter ses chansons.

    Apaisement. Silence.
    La brise ne balance
    Que le bruit endormant
    De la mer qui chantonne.
    Ciel de miel. Ciel d’automne.
    Silence. Apaisement.

    Jean RICHEPIN



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    PICT0757Un jardin transformé par la lumière bleutée d’un matin d’hiver….

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Epigramme

     

    Le Lieutenant Criminel et Samblançay

     

    Clement Marot - 1527

     

    Montfaucon.png

     

     

    LORS que Maillart, juge d’Enfer, menoit

     

    A Monfaulcon Samblançay l’ame rendre,

     

    A vostre advis, lequel des deux tenoit

     

    Meilleur maintien? Pour le vous faire entendre,

     

    Maillart sembloit homme qui mort va prendre,

            

    Et Samblançay fut si ferme vieillart,

     

    Que l’on cuydoit, pour vray, qu’il menast pendre

     

    A Monfaulcon le lieutenant Maillart.

     

     

     

     


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