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Par Senta. le 25 Décembre 2009 à 19:40
Laissons nous glisser dans le monde de Gérard de Nerval, ce monde dans lequel se fondent rêves souvenirs et réminiscences de vies antérieures, grâce à l’ « air » magique du poème, puis grâce à cette vision qui peu à peu se précise …
Il est un air pour qui je donnerais
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber,
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets.
Or, chaque fois que je viens à l’entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit :
C’est sous Louis treize ; et je crois voir s’étendre
Un coteau vert, que le couchant jaunit,
Puis un château de brique à coins de pierre,
Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs,
Ceint de grands parcs, avec une rivière
Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs ;
Puis une dame, à sa haute fenêtre,
Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens,
Que, dans une autre existence peut-être,
J’ai déjà vue... — et dont je me souviens !
1. On prononce Wèbre
GERARD DE NERVAL - 1831
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