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Par Senta. le 26 Juin 2010 à 18:15
(photo de "Carnets de voyage" de Titouan Lamazou)
Quelque part sur la terre, une fillette aimerait étudier…
Elle rêve de crayons de couleur crissant sur le papier,
Elle rêve d’un tableau noir et de craies, de chiffres et de belles phrases
Et de mots d’Anglais,
Elle rêve de jeux partagés, de cour de récréation et de goûter,
Plus tard, elle aimerait devenir une maîtresse d’école et enseigner,
Pour pouvoir rester dans l’enclos abrité du monde, dans la classe illuminée,
Et préparer les leçons du lendemain pour des enfants joyeux et de bonne volonté,
Aux yeux doux et brillants, pour des fillettes appliquées…
Elle rêve d’une vie protégée, loin de la douleur, loin de la mort et du danger,
Elle rêve d’être soignée choyée et entourée…
Elle a toujours été docile et dévouée, elle a toujours fait ce qu’on lui demandait,
Alors pourquoi passe t’elle son enfance à trimer dans un lieu étranger,
A balayer les terrasses recouvertes du sable chaud que le vent du désert a transporté,
A nettoyer le linge de maîtres ingrats et les uniformes d'enfants aux visages fermés,
Elle manque de sommeil et de gaîté, de soins, de tranquillité,
Elle s’imagine en train de jouer avec d’autres fillettes, sur la plage ou près du marché…
Elle se souvient qu’elle aidait sa mère à vendre de jolis légumes colorés,
A trier le linge que les femmes de la maison venaient de lessiver…
Et elle s’interroge parfois: peut-être est-elle encore là-bas dans son village bien-aimé,
Couchée sur la natte avec ses sœurs et en train de rêver ?...
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Par Senta. le 20 Mars 2010 à 16:49
Le vent sourit entre les tombes,
Esprit clément de nos anciens,
La lune perplexe, s’incline et songe,
Que font sous terre tous ces humains ?
Le vent sourit entre les tombes,
Esprit malin de nos aïeux,
Et Dieu perplexe frémit de honte,
Mais qu’ai-je donc pu faire d’eux?
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Par Senta. le 18 Janvier 2010 à 19:11
Ce très beau poème a été mis en musique par Leo Ferré
IL N'AURAIT FALLU
Louis Aragon - 1956
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa réalité
A l'immensité
Des choses humaines
Moi qui frémissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air
Rien qu'un mouvement
Ce geste en dormant
Léger qui me frôle
Un souffle posé
Moins une rosée
Contre mon épaule
Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers
Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon coeur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce
Il n'aurait fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
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Par Senta. le 10 Janvier 2010 à 18:12Ciel de miel. Ciel d’automne.
Silence. Apaisement....
Ciel de septembre
Ciel roux. Ciel de septembre.
De la pourpre et de l’ambre
Fondus en ton brouillé.
Draperie ondulante
Où le soleil se plante
Comme un vieux clou rouillé.
Flots teintés d’améthyste.
Ecumes en batiste
Aux légers falbalas.
Horizon de nuées
Vaguement remuées
En vaporeux lilas.
Falaises jaunissantes.
Des mûres dans les sentes,
Du chaume dans les champs.
Aux flaques des ornières,
En lueurs prisonnières
Le cuivre des couchants.
Aucun cri dans l’espace.
Nulle barque qui passe.
Pas d’oiseaux aux buissons
Ni de gens sur l’éteule.
Et la couleur est seule
À chanter ses chansons.
Apaisement. Silence.
La brise ne balance
Que le bruit endormant
De la mer qui chantonne.
Ciel de miel. Ciel d’automne.
Silence. Apaisement.
Jean RICHEPIN
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Par Senta. le 27 Décembre 2009 à 13:50
Epigramme
Le Lieutenant Criminel et Samblançay
Clement Marot - 1527
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